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Contes, légendes et chants Khazars

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MessageSujet: Contes, légendes et chants Khazars Contes, légendes et chants Khazars EmptyLun 14 Mai - 7:47
Citation :
Bajirao – Origines des Cyriarcus



Il était, dans un temps très ancien, posé sur un autre continent, que l’étincelle de l’ambition s’éveilla dans le cœur de l’homme. Fidèle à son clan, comme à sa patrie, épris de liberté comme il l’était de ses propres élans, il s’éleva au rang de bras droit pour son chef. C’était un homme fier, doublé d’un guerrier redoutable, faisant fierté du sang khazar. Ainsi, de par son rang, comme de par sa nature, il était normal que cet homme, Bajirao, compte parmi les Premiers.

Les Premiers, il est vrai, à déployer voilure, avide de richesses, de rives neuves, d’aventures. Et aventure, les Premiers trouvèrent. Ainsi il posa le pied, sûr, sur une terre toute neuve.

Affairé tant et tant, par tout et son contraire, Bajirao combattit beaucoup, s’illustrant peu à peu. Les terres étaient sauvages et en tout à conquérir. Et Khazar de sang, Bajirao avait l’âme conquérante. Le territoire du camp de Samarach s’étendant peu à peu, ils en virent à buter sur les terres des rivages salés, tout au sud. Fiers guerriers et similaires en us, ils reconnurent au clan qui vivait là le statut de Pairs.

Or le clan couleur de Sel, des rivages salés avait besoin d’aide. Ils combattaient hardiment, mais contre des géants. Les cyclopes, vous voyez, convoitaient tant leur terre que leur chair. Les Premiers, longtemps, discutèrent, dissertèrent, et négocièrent âprement avec les Pairs. Finalement, décision fut rendue, ils enverraient guerriers, et Bajirao (ainsi que son talent) allaient en être. Au sein de ces batailles, ainsi qu’il l’avait fait en tant et tant d’autres, Bajirao s’illustra.

Les Premiers et les Pairs combattirent alors coude à coude, tels que frères, contre les géants qui les menaçaient tous deux. Sur le champ de bataille, alors que le sol virait au rouge, un visage, un corps, se détacha pour Bajirao contre l’écarlate du sable et des herbes nappé de sang de cyclopes et d’homme. Dans le feu de la guerre, était né le désir, les élans passionnés ou mortels étant pareils à des frères. Motivé par le courage et la férocité de celle qu’il avait vue combattre, cette femme des rivages salés à la peau claire, l’on dit que Bajirao fit ce soir-là, pour elle, ses plus hardies prouesses guerrières.

De combat en combat, et de bataille en bataille, Bajirao et celle qu’il avait ainsi aperçue, Mastani, devinrent plus que frères d’arme. Dans la guerre contre les cyclopes, la confiance se tissait, et en leur deux cas, bien davantage encore.

Ainsi, vint pourtant la fin du temps de la guerre, ainsi que celui des passions. Avant de partir, déçu de devoir la quitter, Bajirao remit à Mastani sa dague en souvenir. Or, ce que le Premier ne savait guère, c’était une coutume du clan des rives salées. Car si homme remettait une dague à une femme directement, sans dévier de son regard, et que celle-ci l’acceptait, ils se trouvaient ainsi engagés.

Rentré au camp de Samarach, Bajirao se languissait. Les nouvelles missions que son chef dispensaient n’atténuaient pas ce vide créé, qui jamais ne semblait se combler. Après quelques semaines, pourtant, à l’horizon du désert apparut une surprise. Les vigies des Premiers l’interceptèrent, curieuse de trouver là une sauvage si loin de ses terres : et pourtant, elle parvint à les convaincre que  de sauvage elle n’était guère, puisqu’elle faisait partie des Pairs des rives salées. Sa pâleur riveraine, la marquant comme stigmate, pourtant Bajirao ne cessa de l’aimer. Paraîssant devant les Premiers, Bajirao la défendit, devant mener son plus âpre combat, lui qui avait levé l’épée tant et tant de fois. Et au fil de jours qui devinrent années, elle se fit peu à peu accepter. Bajirao et Mastani combattirent encore ensemble longtemps, et de la fusion de leurs sangs, de Premiers et de Pairs, symbolisèrent et célébrèrent cette victoire chèrement acquise dans les rivages salés contre les cyclopes. Bajirao était un homme de volonté comme de capacités : pourtant dans l’aléa du destin, au carrefour de l'improbable et de l'insensé, il trouva son plus grand accomplissement.


Dernière édition par Mirage d'Astrée le Mer 4 Juil - 9:56, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Contes, légendes et chants Khazars Contes, légendes et chants Khazars EmptyLun 14 Mai - 17:17
Citation :
La Favorite, le Garde et l’Aventurier

Il était un homme, qui voguait de par la mer. Ainsi que les Premiers khazars, son cœur battait fort de sa soif de richesse et d’aventure. Il était de ceux qui prennent la mort pour amante, et qui content leurs exploits. Il laissait les voiles guider le fil de son destin, une bourrasque à la fois.

Or, un jour un qarīn vint quérir l’Aventurier, porteur d’un message. Il lui promettait trésor, bien au-delà de ses espérances, pour peu qu’il accomplisse ce que l’on disait impossible. Sur une île ardente, il lui avait dit qu’il trouverait ce trésor-là.

Ainsi, l’Aventurier laissa les vents du sud le porter. Il atterrit sur un rivage étouffant aux hautes falaises, qu’il lui faudrait gravir, enseveli sous végétation dense. L’île était hostile, et tout de ses dehors paraissait le lui crier.

Pourtant, animé d’une volonté, il ne recula guère. Puisqu’il avait osé, le qarīn délivra le reste de son message. Il lui fallait maintenant, trouver forteresse dissimulée, et délivrer d’icelle une Favorite, car la place forte contenait un harem. Pis, il ne devrait le faire qu’armé de son astuce et de son audace. C’était bien connu qu’harems étaient bien gardés, et celui-ci le serait d’autant plus : ajoutant dissimulation à la force coutumière. Ainsi, la mission était impossible autant qu’improbable.

Pourtant, l’Aventurier ne recula guère, croquant dans le défi comme en un fruit mûr. L’impossible lui était aisé, croyait-il, tant que le destin lui souriait.

Il dénicha l’entrée de la place forte, déguisé comme l’un des gardes, après avoir planifié son entrée. Alliant prudence à ressource, il traça son chemin dans le dédale, jusqu’à atteindre une salle recluse, ou se trouvait la Favorite. La trouvant là, elle l’éblouit, et il sut alors que le qarīn, parlant de trésor, ne lui avait pas menti. Or, encore fallait-il, du dédale ressortir.

Si sans encombre il était monté, un garde se trouva sur les marches, barrant sa sortie. Or, l’Aventurier aurait pu périr. Mais, cent fois, il se montra plus roué. Sous l’uniforme lourd, il savait bien que se cachait femme : comment aurait-on pu faire garder tel endroit par des hommes, tentés par autant de fruits défendus à cueillir? Ainsi, son verbe fut son arme, et il perça l’armure avec ce dernier. Le compliment, l’éloge, firent mouche, ainsi que la promesse d’un avenir à ses côtés, riche d’aventure, et de plus encore. Il vint même à dire qu’il était venu pour la Garde, faisant de la Favorite un prétexte. De Garde, elle devint Complice. Et de Complice, elle couvrit leurs traces. Il ne fut pas déçu : si la Garde était pleine de ressources, elle était aussi sous le masque la plus belle.

Ainsi, il est dit que l’Aventurier ce jour-là trouva son trésor que lui avait promis le qarīn. Il repartit de l’île ardente avec au bras, celles qui deviendraient deux nouvelles épouses : la Garde et la Favorite.
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MessageSujet: Re: Contes, légendes et chants Khazars Contes, légendes et chants Khazars EmptySam 19 Mai - 19:44
Citation :
Le Prince et la Voleuse



Il était une jeune fille de peu qui se nommait Ishtar. On disait d’elle que la fortune ne lui avait pas souri, car elle était fille de rien. Né au plus bas, et jugée pour ne rien posséder. Et lorsque la jeune Ishtar s’enticha du Prince un jour, en le voyant traverser la cité, on se moqua bien d’elle : qu’est-ce que le Prince pourrait bien lui trouver, jamais il ne la verrait, quand bien même elle se trouverait devant lui.

Blessée mais point vaincue, Ishtar eut une idée. Car pourtant, même si elle n’était point riche, née sans toit et sans avoirs, avait bien une richesse : c’était son intelligence. Ainsi, le temps passant, du Prince, elle observa les allées et venues. Le Prince était un homme épris de sa liberté, qui aimait lui-même faire ses chevaux courir.

Ainsi, Ishtar retraça ses parcours coutumiers, et trouva sur son chemin systématiquement un village au seul puits, séparant la majestueuse cité des étendues sauvages. C’était en cette escale, qu’elle vint s’installer. Lors du passage du Prince, celle qui n’avait rien était celle qui vint lui offrir de l’eau, alors qu’il ne voulait rien d’autre.

C’est car elle se trouvait là, au bon moment et au bon endroit, présentant de l’eau au Prince alors qu’il ne voulait rien d’autre, il se prit de la remarquer.

La faim de sa jeunesse lui avait donné une taille gracile, souple de roseau. L’intellect allumait son regard, bien plus que n’importe quel fard, même de la poussière d’étoile. Ainsi, d’un regard, d’une vasque échangée, d’une main effleurée, le Prince fut séduit.

Et c’est de ses pieds nus encore qu’elle foula splendeur des tapis de soies les plus opulents du Palais. Elle était dite fille de rien, manante, voleuse. Et pourtant, du Prince, elle a dérobé le cœur.
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MessageSujet: Re: Contes, légendes et chants Khazars Contes, légendes et chants Khazars EmptySam 19 Mai - 21:14
Citation :
Rashid le dual, héros de Sable-Sang

Il était une jeune fille d’un clan puissant qui s’appelait Rashida. La vie l’avait gâtée, il semblait, de toutes les grâces, en une famille nombreuse et aimante, en toute la richesse qui l’assurait de ne jamais manquer de rien. La puissance de son clan lui assurait un avenir radieux, une vie opulente et oisive. Pourtant, cette jeune fille était insatisfaite. Le monde en lequel elle vivait était celui façonné par son père, par ses frères, ses oncles et ses cousins. Et jour après jour on le lui annonçait, alors qu’elle se formait ainsi que toutes les jeunes filles à avoir charme à la main, et dague dans l’autre, son futur mari.

Elle était, ainsi, en une cage dorée, dont son esprit curieux aurait bien voulu s’envoler. Car ce qui lui plaisait lui était interdit : il lui plaisait d’apprendre et de s’éduquer, sur des affaires d’état, sur la stratégie, et sur toutes autres sciences que l’on jugeait pour elle superflues. Elle enviait férocement ses frères, qui eux se faisaient offrir sans sourciller toutes ces largesses, parfois même abordaient devers elles un regard blasé. Sa famille tentait de la combler de cadeaux, de jeux et de richesses pour occuper son esprit, mais aucun des plus beaux joyaux ou frivoles loisirs ne pouvaient longtemps la détourner de son alanguissement.

Ainsi, la jeune fille, se sachant confinée ainsi pour de bon à son ignorance, décida que la solution serait, pour accéder à la connaissance interdite, de ne plus en être une. Samarach, en ce temps-là, avait belles archives : en hommage à sa Majesté, des raids levantais ou menés dans l’Ouest, étaient ramenées des richesses, dont ceux de parchemins savamment ouvragés, contant bien des choses sur ce monde et ce qui s’y trouvait, des trésors de savoirs que les non-khazars divisés n’auraient jamais pu rassembler. Et cela sans compter, les trésors de sapience que savaient développer les érudits du peuple austral. La position de lettrée en ces archives étaient réservée aux lettrés venus de bonne famille, des fils souvent venus seconds, nés non point pour commander mais pour assister.

Un jour en ces archives, vint un jeune garçon, qui n’en était pas tout à fait un. Discret de prime abord, mais curieux de tout. Ce jeune garçon avait vu son monde retourné, sans dessus-dessous. En une autre vie, elle avait été adulée, il apprenait l’humilité. En une autre vie, elle avait été choyée, mais il apprenait la frugalité. Sa vie n'était que mesure, et en tout il lui fallait user de stratégie pour ne point être déjoué(e). Mais elle avait été confinée, et ainsi il apprenait la liberté.

Elle apprenait encore et toujours, surclassant ses camarades, tant et si bien que des archives, les chefs de clan se battirent presque entre eux pour l’avoir à leur côté, et la voir dispenser ses conseils sur les batailles à venir, ainsi que toutes leurs cours pour la voir dispenser sa science des choses du monde qui pouvaient leur échapper. Les batailles contre les Conquérants faisant rage, elle choisit généraux capables, afin de servir sa patrie à titre d’officier. Et de bataille en bataille, d’une victoire à l’autre, son crédit fut redoublé et son rang aussi.

On dit que certains de ses plans, dans les batailles contre la muraille de fer des Conquérants ont été déterminants, et son aide pivotale. Elle savait mesurer son adversaire, et choisir ses alliés. Elle était toute de pragmatisme, et avait bon jugement. Son secret fut emporté dans la tombe. L’histoire se souvient encore de Rashid, stratège émérite de la bataille de Sable-Sang.
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MessageSujet: Re: Contes, légendes et chants Khazars Contes, légendes et chants Khazars EmptySam 26 Mai - 22:27
Après que ces deux danses et chants aient été performées devant public à la soirée khazare, ils avaient été ajoutées aux archives de ce patrimoine qu'elle compilait.

Citation :
Valse de la Mer et du Sable


(Le chant est entonné, alors que les deux adversaires, l'un "levantais", l'autre "khazar", se font face lames dressées)

La mer, ancienne Alliée
Porteuse d’aventure
Emportant les Premiers
A changé de nature

(Dans la danse, celui qui incarne le levantais doit faire reculer le khazar, prendre l’avantage. Les coups de lame iront par coup de trois, suivant chaque phrase)

Levantais hargne au cœur
Et coutelas dans la main
Bien tôt viendra notre heure
Les choses changeront demain

(Celui qui incarne le khazar doit réavancer, rééquilibrer ce qui semble combat. Danseurs se tournent autour, en un cercle décrit à la pointe de leurs lames, pour les trois prochains vers. En cercles, leurs rythmes se suivent)

Appris dans la douleur
Forgés d’une ordalie
Nous attendons notre heure
Conquérant sera conquis

Faveur des djinns et esprits
Cause vent du désert,
Coupant troupe impie
Quand sable triomphe de mer

Alors que croise le fer
Combat fut remporté
Entre la mer et la terre
Que de sang versé…

(À ce moment, le duelliste khazar doit verser un peu du sang de celui qui incarne le levantin, au niveau de son bras d’arme. Une estafilade, mais dont le symbole reste fort)


Danse de la Promesse


(En cette danse, l’homme fait peu, si ce n’est que se laisser guider. Si en son cœur, il trouve l’audace au terme du chant, il doit offrir ainsi que le veut la tradition, sa lame pour lier son destin avec la danseuse.)

La lame brille, la lame tranche
Mais non point, elle suffit
Tu d’armes de résilience
Mais tôt viendra la nuit

Ce combat que tu livres
Contre tous tes élans
C’est contre l’envie de vivre
Que tu jettes en tourments

Laisses toi fléchir
Abandonnes ta raison
Car en tout désir
Triomphe d’objections

Délaisse ta lame
Et livre-la à moi
Donnes-moi donc ton âme
Et je serai à toi.
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MessageSujet: Re: Contes, légendes et chants Khazars Contes, légendes et chants Khazars EmptyLun 28 Mai - 1:21
Citation :
Le vieux Lion, le jeune Fauve et le Djinn



Il était, en un passé pas si lointain, un homme nommé Khamza et son neveu, qu’il élevait comme un fils. Leur clan était industrieux, et par le fruit de leurs efforts ils vivaient accoutumés à l’opulence. Néanmoins, Khamza tenait à démontrer à son protégé, l’essence même de son clan, en toutes ses facettes. C’est ainsi que lui, vieux lion éprouvé par la vie déjà, prit la décision de faire venir son protégé en mission.

Khamza et son protégé s’entourèrent de quelques hommes. Ils avaient été mandatés pour escorter un groupe d’alchimistes, désireux de ployer le genou devant le Prince, mais se devant pour emporter digne présent, prélever en plein désert matière brute pour créer un venin qu’ils pourraient distiller, au sommet de leur art, afin de plaire à la lignée d’Anfer.

Tout un jour durant, le clan et les alchimistes qui l’avait mobilisé s’enfoncèrent dans le désert.  Sous le soleil ardent de midi, les éclaireurs repérèrent une bête volumineuse, qui du venin tant désiré semblait bien gorgée. La troupe choisit d’attendre, que le soleil s’abaisse. La nuit porte conseil pour les scorpions aussi, et les assagit.

Mais le crépuscule et les aubes, toujours, sont période de transitions. Moments magiques ou le monde se transforme, ou tout peut arriver, dans le désert plus qu’ailleurs. En conséquence, alors que la troupe s’était installée dans le campement érigé au fil de la journée, le clan et les alchimistes virent paraitre une procession de femmes. Pour toutes armes, il semblait, elles étaient pourvues de charme, et cela suffisait. Alanguis par tant d’attente, le sang des hommes échauffé avant que celui des scorpions n’eut refroidi, ils se décidèrent à les suivre, puisque plus avant ils leur faudrait attendre dans la nuit.

Les mystérieuses femmes menèrent les hommes du clan vers leur propre campement, laissant la petite troupe d’alchimistes derrière. Avec faste, Khamza et les siens furent reçus. Il leur sembla, alors que les voiles tombaient et se levaient, que le mystère se dissipait. La nuit leur sembla faste, et riche en attraits.

Or, la nuit, au creux d’ardentes étreintes, passa sans se faire voir ainsi qu’un voleur. Au petit jour, Khamza et les siens s’éveillèrent nus, en plein désert, alors que le soleil les dardait de ses premiers rayon. Les femmes, le campement, les effets des visiteurs et les luxes de la nuit s’étaient évanouis, avec le soleil levant, ainsi que le ferait le mirage. Ils n’avaient réalisés alors, que trop tard seulement, l’illusion qui les avait berné, ainsi qu’un djinn qui se serait joué d’eux, causant leur mésaventure.

Au moins, le facétieux djinn n’avait pas tout prit : Khamza se trouva à rire un peu, de leur déconvenue. Dans le malheur, a encore de la ressource l’homme qui sait percevoir le revers avec de la mesure, de la philosophie et surtout, par la grâce de tous les dieux et esprits, une pointe d’humour. À qui cela reste, rien n’est perdu, ainsi à ses hommes et son neveu déconfits, il rendit un peu de courage. L’humiliation laissa vite place à la douleur, alors que le soleil se levait et qu’il leur fallait rentrer, arpentant les sables qui devenaient vite brûlants avec seuls les attributs que la nature avait bien voulu leur céder à la naissance. La leçon en était une d’humilité et de résilience à la fois. Ils retrouvent les alchimistes. Ces derniers, eux, même si le djinn ne les avait privés de rien, manquaient en voyant le clan recruté leur revenir dépouillé, de ce qui restait à Khamza. Ils tonnèrent et pestèrent, mais d’un geste Khamza les fit taire. Le clan compléterait le mandat originel malgré l’embarras, pour peu qu’on lui laisse un simple gage de confiance. Laissant les alchimistes pantois, Khamza dirigea les siens, nus comme des vers, vers le nid des scorpions. L’un des alchimistes vint les rattrapper. Contrairement à ses comparses qui, la surprise passée se gaussaient encore, il avait été touché par la droiture de l’homme mûr, et il lui remit une flasque d’un acide en gage de sa confiance.

Après avoir marché jusqu’au nid, ils repérèrent la bête qu’ils voulaient. C’était une créature dont la chitine luisait au soleil comme paillettes d’ambre, longue et large d’une vie bien vécue. Khamza fut le premier à agir, car il avait emmené avec lui son neveu pour lui enseigner, le sens que d’être un homme. La première qualité dont il voulait l’instruire était la débrouillardise. Un homme peut ne rien posséder, et pourtant être plein de ressources. Ainsi, sans nulle autre arme que leur intelligence, et ce flacon d’acide, Khamza se décida. La mixture d’acide fut le premier outil en leur combat : bien lancée, elle vint aveugler la bête. La seconde qualité d’un homme était, assurément, son pragmatisme et son efficacité, même si parfois il importait de dévier des voies dites glorieuses : l’un pouvait se pendre des propres entraves morales qu’il s’imposait. Le clan ensuite, vint faire face à la bête aveuglée et tressaillante, pointant le dard au hasard.  Ils virent à plusieurs, immobiliser le dard, puis les pattes. Une troisième qualité d’un homme était de pouvoir mesurer sa confiance, en ce cas-ci à ses frères de clan et de sang, lorsque menace se dressait. La quatrième qualité qu’il voulait enseigner d’un homme, c’était la générosité. L’alchimiste vint recueillir donc le venin tant désiré : proposant paiement immédiat aux hommes éreintés qui achevaient le scorpions de pierres, une fois le venin prélevé, le retenant encore. D’un geste, Khamza déclina l’offre de l’alchimiste : prouvant sa mansuétude et ses largesses, il se plaçait, de cœur et de raison, au-dessus de celui qui en bénéficierait. En ce cas-ci, ceux qui avaient douté d’eux.

Khamza rencontra content, aux côtés de son neveu, à Samarach. Le vieux lion avait appris au jeune fauve l’essence de ce qu’était que d’être un homme, de noblesse et de valeur, et ainsi il avait le cœur en paix. Malgré les mésaventures avec le djinn… ou bien était-ce, grâce à son aide.
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MessageSujet: Re: Contes, légendes et chants Khazars Contes, légendes et chants Khazars EmptyJeu 31 Mai - 7:59
Citation :
Les Sorcières des Dunes


Toujours, le désert a été empli de mystères et de magie. En plein cœur de ce mystère, demeurent les djinns, entités et esprits omniprésents, qui façonnent les forces magiques des vastes étendues désertiques.

On dit que, de mémoire d’homme, l’on ne pourrait en recenser toute la magnitude, toute l’histoire.

Or, les femmes elles, se souviennent. Car elles, et le mystère ne font qu’un.

Cette histoire appartient, à l’une de ces femmes de mémoires. L’une de celles ayant arpenté le désert, dans les temps anciens. La providence l’avait nommée Noûr, et elle était femme de brillance, de lumière. Bien nommée, par l’éclat de son esprit comme celui de sa beauté. Mais pourtant, ce qui la faisait le plus briller, c’était d’aimer, avec au cœur une flamme qui lui conférait toute sa lueur. Pourtant, celui qu’elle aimait, était si ombrageux qu’elle était claire. Et dans toute sa pâleur, qui dénonçait son impureté, il s’était juré qu’il ne pouvait l’aimer. Alors, elle se contenta de l’aimer de loin, ainsi que le soleil aime le sable du désert, l’illuminant sans que les dunes ne se trouvent à le créditer, simplement nimbées de son aura comme il serait état de nature.

Un jour, celui que son cœur avait élu fut menacé, car le ténébreux, aux mauvaises personnes, avait fait de l’ombre et porté en certains cœurs influents sombres humeurs. Même si son amour ne lui était rendu, elle s’était décidée à tout, pour le sauver.

Ainsi, seule dans le désert, sans rien d’autre qu’une robe de lin et sa confiance, Noûr s’en fut, se perdant dans la lueur blanche qui confondait le sable et le ciel en un horizon qui s’étirait jusqu’à, il semblait, la fin des temps et de toutes terres. Elle cherchait, pour l’aider, puissance supérieure. Un djinn. Ils errent dans le désert, de natures variées, des iffrits embrasés aux violentes ghoules, des bienveillants qarins aux marids tout-puissants, des changeants si’lats aux janns justiciers. Il était dit pourtant, qu’ils ne se présentaient en chacune de leurs formes, qu’à ceux qui se rendaient au bout d’eux-mêmes, aux fins de poser requête.

Arrivée non point au bout de cet horizon, mais au bout de ses forces, affectée par la soif et l’astre diurne, c’est là que Noûr s’effondra, arrivant à sa destination, finale peut-être. Or une brise délicate l’anima. Un souffle, la ranima. De lèvres sèches, elle formula son vœu. En sacrifice, elle offrit une larme.

Et elle fut exaucée. L’ombrageux fut sauvé et le tribut payé. Or… Pourtant, tout souhait formulé a son revers, son penchant. L’homme sauvé pourtant, au péril d’une vie, baigné de lumière mais en demeurant ignorant, choisit d’élire autre femme qui toucha sa prunelle.

Noûr, de cette décision, fut brisée. Mais pas anéantie. Le djinn avait convenu qu’en sauvant celui qu’elle aimait, elle cédait part de son âme en héritage. Si seulement, alors, elle avait su…

Or, prise de son propre vœu, transcendant son essence, anéantie sans être projetée en l’inexistence, en une nouvelle traversée du désert, cette fois d’esprit, elle se prit de se reconstruire. En une chose entre vie et mort. En une chose entre le monde matériel, et intemporel. À l’égal du djinn, qui l’avait façonné, elle devint sa propre essence, dépouillée et épurée, pour n’être qu’être de Lumière.

Celles qui formulent aux djinn vœu, tôt ou tard viennent à rendre. Celles qui foulent le sillage de Noûr et de ses suivantes, deviennent Sorcière des Dunes, capables de plier à leurs desseins la matière, les éléments et la réalité, pour peu qu’elles parviennent à renoncer à une part d’elles-mêmes.

En leur vie et au-delà de leur mort, les Sorcières des Dunes demeurent au sein du désert, s’élevant à leur tour au rang de djinns lorsque vient leur heure, prêt à élever qui est prêt à tout renoncer, et subvertir à ses dépens qui se prend à trop aspirer.
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MessageSujet: Re: Contes, légendes et chants Khazars Contes, légendes et chants Khazars EmptySam 2 Juin - 19:47
Citation :
La Chanson de Sable-Sang

Dans le lointain dormaient richesses
Assoupies alors en joli bois
Ainsi du Sud en hardiesse
Hommes vinrent les quérir là

Mais ainsi vexé, l’Occitan
Que de se voir privé
Ne serait-ce alors qu’un temps
De ses avoirs oubliés

Héla ses hommes, éleva armées
Espérant de son ost intimider
Or chevaliers, dans le sable enfoncés
Et dans la brise du désert égarés

Virent bien tôt pleurer misère
Devant leurs Seigneurs ralliés
Larmes et sang versé sur la terre
Ne surent pourtant les faire céder

Murailles d’or de Samarach en vue
Les plus bravaches vinrent à tomber
Et grands Seigneurs, toute honte bue
Durent alors leurs bannières céder

Et de cette victoire ascertainée
Si certains gardent gout amer
Il est mémoire à préserver
Que mirifique et éternelle Paix… peut naitre de la guerre.
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MessageSujet: Re: Contes, légendes et chants Khazars Contes, légendes et chants Khazars EmptyDim 3 Juin - 11:01
Contes, légendes et chants Khazars 9c2f6ed8bc8972395e4103ff00842da9


Origines :

Holi a de multiples origines. Samar, Samarach, La Fournaise, Salrivage….chaque khazar pourrait y aller de sa petite histoire sur le commencement de Holi. Ce mot symbolique renvoie, de manière consensuelle, à la victoire du dieu khazar Vishna sur le djinn Holika. Ce dernier est tristement célèbre pour avoir subtilisé toutes les couleurs du monde, dont la plus belle : celle de la peau de Cithâ – compagne du dieu. Furieux, Vishna brûla le djinn et les pigments revinrent dans ce monde sauf celui du derme de sa bien-aimée. Alors, les autres dieux conseillèrent d’étaler sur la chair de Cithâ des pigments colorés.

Plusieurs variantes de la légende existent.  


Contes, légendes et chants Khazars Giphy




Célébrations :

La fête de Holi est l’une des plus vieilles traditions khazares. Originaire de l’ancien monde, elle fait partie de la religion khazare dont beaucoup se sont détournés aujourd’hui. Reléguée au rang de simple folklore, elle a perdu son essence sacrée pour devenir une célébration de joie.

Les célébrants portent en général du blanc et descendent dans les rues pour jeter des pigments colorés aux amis, à la famille, aux passants. Nonobstant du rang social – que Holi efface le temps d’une journée festive. Parfois, les pigments sont directement appliqués sur la peau de main à main. Il est alors d'usage de s'excuser, après avoir sacrifié au rite coloré, par « Ne soyez pas fâché, c'est la Holi ».

C’est également l’occasion pour les khazars de pratiquer les arts qu’ils maîtrisent le mieux : la danse, le chant et la boisson ! On dit qu’exceptionnellement, les femmes ont le droit de sa saouler à Holi. Les sujets du Prince, qui célèbrent cette fête, se réunissent en cercles ou en groupe et s’entraînent dans une chorégraphie joyeuse aux sons des tambours et percussions autour de feux sacrés, allumés pour rappeler la crémation du djinn Holika.



Signification des différents pigments :


Le vert pour l'harmonie, l'orange pour l'optimisme, le bleu pour la vitalité et le rouge pour la joie et l'amour.


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Citation :
Exemples de Chants à Holi :

Rouge sang.

J'ai goûté du sang.
Le désir qui dormait en moi est maintenant éveillé.
J'ai goûté du sang.
En touchant des lèvres d'un coin de rêve.
Ce sang nous a uni pour toujours.
J'ai goûté du sang.

Aujourd'hui ce fou erre ici et là
Aujourd’hui le souffle est bloqué par lui
Il circulait librement
Il restait pleinement à bord.
Je ne sais pas quand il est venu prendre ma vie
Des lèvres ont touché des lèvres
Elles ont goûté le sang.
J’ai goûté du sang
Le désir qui dormait en moi est maintenant éveillé.
J'ai goûté du sang
En touchant des lèvres d'un coin de rêve.
Des lèvres ont touché des lèvres,
Elles ont goûté le sang.

Ram, le malicieux.

Il bouge quand il marche
Ses yeux brillent de sa malice habituelle
Regardez le gagner les cœurs
Regardez-le marcher et protéger, regardez son courage
Regardez-le, regardez.
Et dansez, dansez.
Il a un cœur courageux et aimant.
Et une langue acérée
Regardez ses crises de colère
Regardez tout en profondeur, les cœurs sont unis.
Il invite l'inimitié avec l'ennemi, mais l'amour coule toujours dans son cœur.
Regardez-le, regardez.
Et dansez, dansez,
L'éclat de son âme
Les yeux comme des fléchettes.
Regardez-le bouger,
Il guérit chaque blessure
Regardez ses expressions.
Regardez-le fournir un abri
Ceux qui l'écoutent répandront une douce musique,
Regardez-le, regardez.
Et dansez, dansez.
Miranda Sombrebois
Miranda Sombrebois


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MessageSujet: Re: Contes, légendes et chants Khazars Contes, légendes et chants Khazars EmptyDim 3 Juin - 17:39
Citation :
La Fable du Droit Chevalier



Il était en Valcoeur un homme Conquérant.
Prud’homme s’il en était, il avait bien une tare
Il existait champ de bataille ou il était impuissant
Et le lieu de ses défaites était rejoint lorsqu’il se faisait tard

Belles donzelles tentaient de l’y retrouver, mais rien n’y faisait
Aucun de leurs plus manifestes arguments ne savait le convaincre
Dépitées, désœuvrées et désappointées, il les y laissait
Car l’homme de guerre émérite en ce combat ne savait vaincre

Il était bien un moment, ou le Chevalier se sentait vivre
C’était au près de son bon et brave jeune écuyer
La fraternité qu’ils cultivaient était beauté dont on s’enivre
Car il semblait qu’ensemble frères d’armes pouvaient tout se révéler

Or et pourtant, le brave Chevalier se vit donner promise
Une femme d’une séduction rare, un joyau splendide et austral
Et en la bataille qui s’annonçait, victoire semblait de mise
Mais ses cuisantes défaites d’antan le mettaient encore à mal

Or le feu de détermination au cœur à défaut des cuisses
Le Prud’homme se décida enfin, à faire ce que doit
Et s’en fut cogner nuitamment, à la porte d’Alchimiste
Pour se faire promettre, soir venu, de faire feu de tout bois

L’apothicaire avait rempli sa promesse, et l’on ne vit jamais tel vit
En soir d’épousailles, le Chevalier porta bien haut rougeoyante bannière
Il y eut bien plus alors que simple promesse qui fut remplie
Terrassant, de bon gré et le cœur léger, croyait-il, son adversaire

Or et pourtant au chant du coq, le triomphe passé depuis longtemps
Il semblait que la potion en son effet persistait
Ainsi tout le jour, Chevalier attend, attend, et encore attend
Et pourtant, à la vérité rien ne fait

De l’idéal de droiture il avait le cœur pétri
Ainsi que sa race le voulait
Pourtant il semblait qu’autre organe en fut dès lors béni
Et que trop proche de cette grande valeur il était

C’est donc ainsi qu’en désespoir de cause
Toute honte bue, et se croyant maudit, le preux chevalier
Dut faire de lui-même ce que le sort impose
Et vint à se reconvertir en simple lancier.

*Un merci à une muse toute particulière, qui se reconnaîtra.
Mirage d'Astrée
Mirage d'Astrée


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MessageSujet: Re: Contes, légendes et chants Khazars Contes, légendes et chants Khazars EmptyLun 4 Juin - 9:42
Citation :
Le Jeu maudit de Ram & Leela

Que Ram veuille Leela ou que Leela aime Ram
Que ferait le monde avec l'amour de ces deux-là?
Leur fondement est simple mon cher, si vous dégainez votre dague c'est un combat
Et si vous clignez des yeux, c'est l'amour
Garde le poignard à ton fourreau et garde le poison sous contrôle

Que Ram veuille Leela ou que Leela aime Ram
Que erait le monde avec l'amour de ces deux-là?
Des nuages coule la pluie avec rugissement
Ils ont soif de voir la parure de Leela
Bracelets, anneaux, ceinture.
Faîtes la reine, belle comme la lune.
Ram-Leela sont des oiseaux d'amour,
Et Ram-Leela c'est la passion.

Tout le monde à l'air d'un ennemi
Et je vois un voleur dans tous.
Il y a des paons sur mon balcon,
C'est la faute aux deux que Ram-Leela soit tristement célèbre
Oh mon Ram, oh mon Ram
Oh Leela,
Que Ram veuille Leela ou que Leela aime Ram
Que ferait le monde avec l'amour de ces deux-là?
Il n'y a qu'une dague et une seule vie,
Sur chaque lame est écrit qui va mourir
Mais ils trompent la même dague,
c'est de cette façon qu'ils travaillent.
Miranda Sombrebois
Miranda Sombrebois


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MessageSujet: Re: Contes, légendes et chants Khazars Contes, légendes et chants Khazars EmptyMar 19 Juin - 14:00
Citation :
La légende de Saliha - Naissance d'un clan

Contes, légendes et chants Khazars Da780cecab50a404f5ffa3fd21e7ae88

Pour cette légende, nous devons reculer dans le temps à l’aube de l’unification de notre peuple, à une époque où le nom Mu’Tasim était absent de nos dunes sablonneuses, où nos ancêtres étaient de simples pillards et esclavagistes.

Baignée dans le luxe de lors, entourée par la servitude de ses esclaves, une jeune femme vivait dans la richesse de son puissant père.

Son nom était Saliha bint Faris.

Cette adolescente était aussi riche que belle. Ses longs cheveux noirs et soyeux faisaient ressentir l’envie à ses servantes ainsi qu’à ses concurrentes. Ses grands yeux noirs en amande apportant chaleur et désir aux hommes qui le croisait.

Elle était d’une beauté rare, et elle le savait.

N’offrant que son amour à son reflet, elle n’offrait aucun égard à autrui, ne s’assurant que ses besoins gâtés ne soient assouvis par les ressources de son paternel.

Mais il vint un moment où ses envies ne suffisaient plus au campement d’esclaves que son père dirigeait. La réputation de la nouvelle citée de Samar et ses richesses vint allumer une curiosité sans limites. Tant de richesses, tant de plaisirs dans un seul endroit.

Sans se soucier des dangers à traverser le désert, ignorant le refus de son père à y envoyer elle partit en catimini du campement, accompagné par quelques esclaves et serviteurs pour son voyage imprudent.

Le destin lui réservait une embûche d’envergure pour son voyage.

Un vent violent fit lever le sable du sol, formant une gigantesque tempête où nul homme ne pouvait voir plus loin que son bras. Sans s’en rendre compte, la Saliha aveuglée s’éloigna de son escorte à chacun de ses pas. Lorsque le temps revint au calme. Elle était seule, perdue au milieu de nos dunes.

Elle n’avait jamais rencontré de difficulté jusqu’à ce jour. Jamais elle n’avait eu à se battre pour sa vie.

Elle marcha dans le désert pendant des heures, et même des jours, sans savoir se retrouver. Gâtée, elle n’avait jamais appris à se débrouiller.

La dernière goutte d’eau épuisée, un soleil brûlant, la mort était à ce point inévitable.

Mais ce ne fut pas la Mort qui se présenta à elle.

Il avait la silhouette d’un homme, mais son corps provenait d’un monde immatériel.
Il parlait, mais sa voix se faisait entendre dans son esprit. C’est un djinn qui la retrouva.

« Si belle, et si riche. Pourtant, ni la beauté ni l’or n’a pu vous sauver. Je peux te sauver, te donner une seconde chance à cette vie, mais en échange, tu devras tourner le dos au monde que tu viens de connaitre — oublier l’or, les esclaves, la richesse — oublier ton reflet pour te préoccuper de celui des autres —, et ce jusqu’à ta mort. Si tu acceptes, dis mon nom à autre voix. »

Et aux frontières de la mort, Saliha murmura un nom qu’elle connaissait sans jamais l’avoir entendu ; « Azad. »

Alors à ce moment, le djinn prit la forme d’un cheval d’un noir comme celui d’un ciel nocturne qui amena Saliha en dehors du désert, avec les terres de son père loin derrière elle.

Et c’est depuis ce jour que commença la Grande Quête.

Sur son destrier noir, elle parcourut un monde sans le voile de la luxure. Chaque jour la transformait lentement en une femme totalement différente. Elle prit connaissance de mots tels qu’honneur, loyauté et compassion envers les plus démunis, mots qui n’avaient aucune importance dans son passé.

On dit que pendant une nuit, un rêve lui apporta une inspiration qui allait changer notre destin. Elle se réveilla avec l’ambition d’enseigner ce code à son peuple dont elle s’était détournée.

Avec Azad, elle repartit vers les terres australes, non pas pour retrouver le monde qu’elle avait délaissé à la suite de son marché, mais pour le changer.

Tout au long de sa route, son code résonnait chez l’esclave que chez le guerrier. Elle parvenait à convaincre les gens sur son passage que l’honneur était plus important que la richesse matérielle.

Certains se moquaient de Saliha, mais d’autres devinrent ses premiers disciples.

Sans porter le nom Mu’Tasim, ils furent les premiers de notre clan.

Elle enseigna à notre peuple autant de leçons sur l’importance de la culture, des règles de l’honneur, mais aussi sur les arts de la guerre que nous devions connaître pour mener à bien la grande quête dans laquelle nous nous étions lancés ; de rendre le monde meilleur.

Elle apporta l’Alaqwa, un arc aussi puissant que grand, mais sa conception le rendait plus aisé à tirer à dos de cheval.

Elle apporta le Saghir, un cheval plus petit que la moyenne, car pour un archer, un cheval petit et rapide est la meilleure monture.

Et elle apporta le Fan Alharb, notre art de la guerre.

Et c’est avec l’aide de ces piliers que notre clan put prendre racine en ce monde.

Mais la présence d’un nouveau joueur dans les terres australes n’était pas bien reçue par tout le monde.

C’était une époque troublée pour le peuple Khazar. De nombreux clans tentaient de gagner le contrôle des terres. Les conflits et les assassinats faisaient partie du quotidien.

Le plus rusé et le plus influent de tous se faisaient appeler « Le Prince ».

Aucun clan ne lui résistait bien longtemps. Si la soumission ne se faisait pas par la parole, elle se faisait par la force militaire inarrêtable du Prince.

Et la réputation des disciples de Saliha attira inévitablement son attention.

Nous étions un jeune clan, peu nombreux, et ainsi le Prince ne prit pas la peine d’offrir une alliance, c’était l’entière soumission ou la mort.

Mais les armées du Prince firent l’erreur de nous sous-estimer.

Bien que plusieurs fois moins nombreux, Saliha et ses cavaliers étaient si rapides et précis qu’ils rendaient l’avantage du nombre inutile. Les troupes du Prince parvenaient rarement à atteindre les archers montés de notre clan. À défaut de pouvoir gagner de grandes batailles, nous en avions gagné de nombreuses petites, agissant telle une coupure saignante que l’on arrive à soigner, affaiblissant lentement son armée.

Le Prince ne fut pas gagné par la colère, mais par la surprise. Comment cette Saliha a-t-elle pu lui résister, alors que son armée avait vaincu adversaires bien plus puissants ? Au fil des batailles, un désir prit place à ses rêves de conquête ; il voulait rencontrer cette femme, cette maîtresse de l’art de la guerre.

Voyant là une occasion de sauver son clan qui s’épuisait lentement à combattre, Saliha accepta donc de le rencontrer, chose qu’il n’avait daigné faire avant. À la rencontre, le Prince tomba sous le charme de notre maîtresse, non pas seulement pour sa grande beauté, mais pour une intelligence qui dépassait même la sienne.

Et c’est ainsi que Saliha devint la femme du Prince.

Notre clan prit à ce moment le nom de Mu’Tasim, Serviteurs, jurant de protéger et de servir la lignée du Prince et de leur Maîtresse jusqu’à la mort de son dernier guerrier.

À un moment de sa vie, Saliha se trouva à nouveau à tout avoir, et ainsi de connaître le luxe. Ainsi, honorant cette vieille parole à Azad, il est dit qu’elle partit à nouveau, cette fois dans une ultime Grande Quête qui l’amena dans les cieux, aux côtés des dieux.
Faris de Khanrah
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MessageSujet: Re: Contes, légendes et chants Khazars Contes, légendes et chants Khazars EmptyDim 1 Juil - 4:42
Une petite note avait été mise au-dessus du texte:
-J'ai trouvé cela en faisant des recherches à la citadelle, je pense que ça l'a plus sa place ici
-Siegbert


Citation :
Les premières dunes

Cette histoire date d’avant Rhyl, à une époque ou les Khazars étaient encore des tribus nomades, errant dans de leurs terres originelles.

À cette époque les landes Khazars étaient de dures terres rocheuses, aride et sec, où ne soufflait aucun vent.  C’était une terre qui testait autant les hommes que les bêtes, ne laissant que les forts et les malins.

En ces terres inhospitalières vivait une jeune femme nommé Fatma.  Elle était la fille d’un puissant seigneur de guerre Khazar, l’équivalent de la noblesse de nos jours. Elle était une jeune femme brillante et belle, faisant la fierté de son père. Les prétendants étaient nombreux et venaient de loin pour courtiser la jeune femme. Toutefois, au grand désespoir de son père qui tenait au bonheur de sa fille, elle les refusait tous. La pauvre Fatma n’avait en effet de yeux que pour un jeune guerrier dénommé Hassan.

Hassan était un chasseur émérite, ainsi qu’un guerrier valeureux et fier, il ne craignait pas le désert et plus d’une fois il en avait affronté les dangers.  Il n’avait qu’une faiblesse,  et s’était d’être tombé amoureux de la fille du seigneur qu’il servait et ce malgré que le père avait clairement stipulé qu’il ne donnerait jamais sa fille unique en mariage à un simple combattant, peu importe sa bravoure. Chaque soir, bravant l’interdiction du père, et avec un peu la complicité du reste du camp, Fatma et Hassan se retrouvaient aux abords du camp pour discuter et regarder les étoiles, sans jamais que cela aille plus loin, Fatma aimait et respectait son père, et hésitait à aller contre sa volonté et Hassan était tenu par son honneur de respecter les ordres de son maître. Les deux savaient que Hassan n’était en aucun cas ce qu’on pourrait appeler un bon parti, du moins, au yeux du seigneur Khazar qui cherchait d’abord et avant tout une alliance avec un autre clan et ils se lamentaient de cet amour impossible.

Les semaines avançaient, les prétendants venaient et repartaient et Hassan et Fatma regardait ensemble les étoiles. Le seigneur Khazar, désemparé face à l’obstination de sa fille faisait face à un dur dilemne.  Il est fort conscient des rencontres de sa fille avec le jeune Hassan, Mais tant que cela restait de simples discussions, il n’avait pas vraiment de base à empêcher cela et Hassan était brave et loyal, le punir lui ferait perdre le respect de ses hommes. Il aimait sa fille plus que tout au monde et répugnait à lui interdire son vrai amour. Mais il devait penser au bien-être du campement. Une alliance clôt par un mariage. Mais les prétendants commençaient à se faire rare.

C’est ainsi que cette nuit, il prit une grave décision, il allait imposer le prochain prétendant à sa fille et envoyer Hassan en mission au milieu des terres désertiques, d’où personne n’était jamais revenu. Il faisait le pari que Hassan étant brave et loyal, il n’aurait pas l’audace de refuser une telle mission. Toutefois, par respect pour sa fille, il allait leur laisser une dernière heure ensemble.

En cette dernière rencontre, Ils se prirent par la main et se lamentèrent sur leur sort. Ils regardèrent la lune sans rien se dire, puis Fatma chuchota ces deux simples mots pourtant chargé de conséquences: “sauvons-nous”. Hassan ne posa aucune question et mmédiatement, les deux amoureux ramassèrent discrètement quelques vivres et quittèrent le camp sans que personne ne le remarque. L’heure passa, et lorsque finalement on remarqua leur absence, ils étaient déjà bien loin. Le seigneur Khazar enragé par cet acte de défiance ordonna à ses hommes de partir en chasse, de ramener sa fille et le coeur de l’imprudent qui avait osé le défier.  

Les hommes du seigneur étaient nombreux et les pièges que recelaient les terres arides encore plus. Mais Fatma était plus rusé qu’un renard du désert et Hassan était un guerrier accompli qui avait plus d’une fois défié ces terres inhospitalières.  Mais le seigneur était fort puissant et peu parmi les autres clans osaient aller à l’encontre de sa volonté. Laissé à eux mêmes, malgré toute leur volonté, les deux fuyards finirent par être cerné par les hommes du seigneur.

Croyant leur dernière heure venu, les deux amoureux se donnèrent finalement ce qui était leur premier et, pensaient-ils,dernier baisée, ce jurant un amour éternel.  L’impossible arriva. Sous les yeux médusé des hommes du Seigneur Khazar, Fatma sembla fondre, devenant une grande étendue sablonneuse s’étendant dans toutes les directions formant ainsi les premières dunes du désert. Hassan lui, s’évapora dans les airs, et pour la première fois, les guerriers Khazar sentirent souffler sur leur peau le fier vent sec du désert. À la place où les amoureux s’étaient tenu quelques minutes auparavant, ce tenait désormais un oasis luxuriant de végétation avec en son centre un petit lac.

Le Seigneur, venu constater le miracle, se jetta à genoux devant l’oasis, les larmes aux yeux comprenant que ses actes lui avait fait perdre sa précieuse fille à jamais. Il reparti vers le désert, seul, les yeux vides, et nul ne réentendit parler de lui.  Éventuellement, voyageurs et clans vinrent s’installer à l’Oasis et on assista à la formation de la première ville Khazar.

Encore aujourd’hui, les voyageurs dans le désert peuvent voir Fatma et Hassan finalement donner libre cours à leur amour si longtemps interdit. Lorsque le vent chaud se lève et flatte les dunes sablonneuses, soulevant le sable dans un ballet éfréné, profitant de leur amour désormais réellement éternel.
Siegbert Alamans
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MessageSujet: Re: Contes, légendes et chants Khazars Contes, légendes et chants Khazars EmptyLun 2 Juil - 5:37
Citation :
La Danse des Ombres


Premier acte de l'oeuvre Alchimique de Sisnithe, révélant l'ère du plomb et celui de la guerre.
Les seconds et troisièmes actes doivent encore s'écrire dans les pages de l'Histoire, au propre...

Il était un temps ou tout n’était que pénombre
Ou tout était propre, et propos à la guerre
Ou un propos pouvait mener à la tombe
Et un temps en l’absolu… qui était celui du fer

Il était un temps ou plomb pesait sur épaules
Un temps ou de sa chape il étouffait espoir
Un temps ou la mort fut un rien drôle
Un temps ou dominait en tout le noir

Et l’ombre toujours, se nourrissait elle-même
Grandie des faims, des impatiences
Devenue matière, elle entre en scène
Et triomphante, elle domine, s’avance.

L’ombre vit pleinement, dans le conflit
Elle se mesure, gagne en puissance
Dans la pénombre, se multiplie
Alors que chape de plomb s’avance

Et pourtant, il faut que l’ombre meure
Et renaisse, en déliquescence.

Et pourtant, paradoxe suprême
Dans la mort, vie se renouvelle
Enjeux, sont pourtant les mêmes
Mais ombre devient lumière, ou en cueille parcelle.
Mirage d'Astrée
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MessageSujet: Re: Contes, légendes et chants Khazars Contes, légendes et chants Khazars EmptySam 7 Juil - 4:34
Citation :
Le conte de Wardia, ou la légende du langage fleuri


Il était dans le désert, à l’Oasis de Samarach naissant, une fleur pour germer. De cette fleur, père était Seigneur de guerre influent, à la solde de la lignée prestigieuse qui ferait des Princes et des Rois, dont les terres d’or portent encore le nom doublement, et dont la lignée d’Anfer porte encore un peu du sang.

Le Seigneur de guerre pourtant s’inquiétait du sien propre, de sang. Car sa fille, si elle tenait la beauté des enfants du désert, belles parmi les belles, avait lèvres comme la rose éclose mais pourtant vouées comme la fleur dont elles avaient semblance, au silence. Ainsi, bien nommée, on l’avait prénommée Wardia : semblable à la rose, à la fleur, en ancien dialecte khazar.

Pourtant, la douce rose du désert avait certes la beauté illustre, et l’envoutant parfum. Mais, lui manquait la parole. De fait, le Seigneur de guerre se désemparait, malgré les qualités de son enfant, qu’elle fusse infirme, et de ce fait fasse douter prétendants, d’un mauvais sort qui se serait abattu sur elle, des malheurs qu’elle puisse porter, que de son sang puisse être vecteur de son mal. Jeune fille en fleurs, bourgeon à peine éclos, elle eut pu autrement être parfaite en son épanouissement. Et le Seigneur se désespérait d’alliances, qui eut pu magnifier gloire, richesse et pouvoir de son clan.

Ainsi, le Seigneur de guerre se targua d’une offre. Il offrirait main de sa fille à qui saurait lui rendre la parole. Et, la promesse fit son petit effet, car le clan du Seigneur était prestigieux et influent, et la fille belle à se damner, si tant qu’elle ne sembla malade au mieux, maudite au pire.

Les prétendants affluèrent.

Vinrent d’abord, fils de pachas et de marchands. Ils portaient les soies, les myrrhes, les encens et les joyaux les plus élégants, aspirant de tirer de la belle un cri de surprise, et ainsi lui arracher parole. Ils repartirent déçus.

Vinrent ensuite, les beaux et les galants, les chantres de l’amour nimbés du miel des belles paroles, espérant arracher d’elle déclarations en même temps que des soupirs. Ils repartirent pourtant bredouille, accueillis qu’ils étaient du silence, leur propos remplis d’eux-mêmes répondus d’indifférence.

Virent après les puissants, qui prenaient la parole pour acquis dû à leur rang. C’est froissés, pourtant, qu’ils tournèrent les talons, incapables qu’ils se sentaient de susciter la parole déférente ou ébahie.

Les mires et les sorciers, les sages et les mages, prirent de même leur tour, auprès de la belle, pour de leur art, chercher à la faire parler. Mais il semblait que de tous mots de pouvoirs et remèdes, paroles ils ne savaient conjurer.

En désespoir de cause, le Seigneur de guerre dut se résoudre pourtant à céder sa fleur chérie aux cruels, affluant enfin car il semblait ne rester plus qu’eux. Pelant la rose, une pétale à la fois, pour peut-être tirer d’elle, une larme de quelque chose. Larmes vinrent, mais point le cri, laissant la souffrance muette, ainsi que la belle l’avait toujours été.

Puis, le flot de prétendants vint se tarir, et s’assécher comme rivière dans le désert.

Le Seigneur renonça tout à fait à marier son enfant, qui de bourgeon à peine éclot, devint fleur épanouie.

Un jour pourtant, au grand étonnement du Seigneur, un va-nu pied approcha et vint déclâmer que sa fille avait parlé. Ni une ni deux, prenant son sabre le Seigneur tonna, que si langue perfide osait faire ce mensonge, séant elle serait tranchée et offerte aux chiens. Néanmoins, le va-nu pied jura devant les dieux anciens et nouveaux qu’il disait la vérité.

Il était serviteur du Palais, et depuis des années, il prenait du temps dans les jardins de l’oasis, au près de la douce fleur, Wardia, qu’obligeamment il servait. Toujours en leur promenade, elle lui donnait fleur, scrupuleusement choisie chaque fois. Au départ, il n’en avait jamais fait grand cas, comme une galanterie, une frivolité, une surenchère de féminité. Puis, le jeune serviteur avait pensé. Car l’œil de la belle était intelligent, et il savait en son sein des mots enfermés comme en une imprenable citadelle, dont la gorge ne semblait avoir clef.

Ainsi, d’heure en heure, de jour en jour, de mois en mois et d’année en année, les jeunes gens avaient prêté un sens à toutes ces fleurs que leurs promenades quotidiennes les faisaient croiser, inspirés des couleurs de Holi, des parfums enveloppant, des formes particulières.

Elle lui avait offert un Hortensia, d’abord. Attestant son indifférence.

Il lui avait offert en retour de l’hémérocalle bleue, attestant sa persévérance.

Elle avait fini par lui offrir du géranium, révélant son amitié, et lui du jonc, sa dévotion.

Il avait osé, après longtemps, les marguerites de l’amour timide. Elle avait répondu, fléchie, d’un brin de myrthe, celui de l’amour partagé.

Et alors qu’ils s’échangeaient des fleurs toujours plus odorantes et plus carmines, il s’était décidé de lui offrir du lierre, espérant lier ainsi leur destin. Elle lui avait répondu de la même plante, ainsi devant le Seigneur il venait, et se déclarait, aspirant obtenir de la délicate rose du désert la main.

Le Seigneur avait toujours refusé à sa fille l’instruction des lettrés, et pour le va-nu pieds, le savoir des lettres, belles et moins belles, était destiné à rester inaccessible. Pourtant, même s’ils parlaient différents langages, d’une langue commune, qu’ils s’étaient façonné, ils s’étaient parlés. Et si le Seigneur de guerre était un homme commandé par son pragmatisme, il en était un de parole, ainsi, il fit concession de la main de sa fille.

De cet amour fleuri, vint naitre racines solides et pousses tendres. L’on prétend qu’épanoui, il aurait donné le fruit à l’ascension du serviteur, ainsi épanoui, le nom de son clan, celui d’Orone, élevé en sphère assez hautes pour éclipser celui du Seigneur de guerre. Que pour femmes khazares, le choix d’un parfum, d’une fleur tutélaire, tient du rite de passage. Et qu’encore à ce jour le langage des deux amoureux, celui des fleurs, se parle en silence.

À la fin du conte, qui plus est, pour certains élus qui avaient obtenus un exemplaire plus étoffé, se trouvait un lexique... ou deux.
Mirage d'Astrée
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