- S'il vous plait... Je lui ai promis de lui donner des nouvelles en arrivant, soyez gentil, mon bon monsieur !!! C'est très important... Je ne brise jamais mes promesses!
Viviane regardait le petit homme chauve d'un air suppliant, les yeux remplis de larmes. L'homme soupira et pris sa vieille plume et une feuille de son mauvais papier.
- Bon ça, va, ne pleurez pas ma petite dame. Je vais vous l'écrire votre lettre... Mais dictez rapidement je vous prie, je suis un copiste très occupé!
Viviane s'éclaircit la voix et dicta sa lettre du mieux qu'elle pu...
"Cher François,
Tu seras soulagé d'apprendre que je suis arrivée saine et sauve à Valcoeur. Je t'écris cette lettre puisque je t'ai promis de tout t'expliquer en arrivant..."
Viviane s'aperçu que le petit homme grassouillet s'impatientait déjà derrière son bureau. Elle se mis à tripoter nerveusement le bout d'une de ses tresses.
"... , mais je vais essayer d'être brève. C'est arrivé après la mort de mon fidèle Loyal. J'ai mis des jours à m'en remettre et Père n'en pouvait plus de me voir me trainer comme une âme en peine. Ce n'était peut-être qu'un chien, mais c'était mon meilleur ami."
La jeune femme soupira longuement.
"Je pense qu'il a voulu se débarrasser de moi. Il m'a obligée à me fiancer à monsieur Dupont. Tu comprendras que, je n'avais pas du tout envie de ce vieil édenté ventru répugnant. Il a 32 ans de plus que moi! Il lui a offert 30 agneaux pour ma dot."
Une larme roula sur la joue de la jeune femme.
"30 agneaux, vous vous rendez compte?! Oh! N'écrivez pas cela!"
Elle poursuivi d'une voix brisée par l'émotion.
"Je le soupçonne de vouloir sa terre, qui est juste à côté de nos pâturages. Je suppose que, quand on est la 12ème fille d'une famille de 13 on ne peut pas espérer tellement mieux, mais je ne peux pas me résoudre à cette vie."
Le petit homme rajusta ses lunettes et pris un air compatissant pour la robuste jeune femme qui se tenait devant lui.
"C'est donc pour cela que j'ai pris la fuite. Tu pourras me trouver à Valcoeur, à la Compagnie du Pacte d'Or. C'est une troupe de mercenaires. Toi, tu as eu de la chance de recevoir une éducation mais, que pouvais-je faire d'autre? Toute ma vie je n'ai connu que les moutons! Je ne sais guère que coudre, cuisiner, tirer les loups et conduire le troupeau. J'ai donc offert mes services d'archère et j'espère que je serai assez bonne pour pouvoir rester."
Bien à toi, Viviane. "
La jeune femme se moucha bruyamment, rangea son mouchoir et tendis à l'homme une pièce d'or.
"C'est tout... Merci beaucoup."
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