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La mort de la naïveté

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MessageSujet: La mort de la naïveté La mort de la naïveté EmptyMar 28 Sep - 5:59
La Mort de la Naïveté

Le grincement des lames s’entrechoquant, le fracas des boucliers enfoncés, le tambour des cavaliers qui chargent, voilà ce à quoi le jeune homme s’habituait petit à petit. C’est qu’il en était encore à ses premières campagnes, et il faut se l’avouer, il n’était pas encore tout à fait à sa place. On avait dépêché d’urgence sa garnison afin de venir prêter main forte aux Conquérants qui tentaient –non sans peine- de mater une rébellion au nord. Si le temps nous a appris quelque chose, c’est que les hommes des clans ne se laissent pas conquérir sans opposer une farouche opposition. Et bien que le temps estompe un tant soit peu la grogne des barbares, il serait juste de se demander s’il la fera finalement taire totalement un jour…

Le jeune homme en question, Adam de Cérès, était un aspirant à la chevalerie. Issu d’une maison dont la longue tradition chevaleresque laissait peu de doute quant à la destinée de ses membres, ce dernier faisait à toutes fins pratiques ce qu’il était attendu de lui. Et même si c’était soit disant son destin, et même si l’opportunité de se couvrir de gloire et d’honneurs lui était servie sur un plateau d’argent, son esprit était ailleurs. Pas plus les gémissements des malheureux que les cris de triomphe ne parvenaient à troubler ses pensées. C’est qu’il y avait quelqu’une chez lui, et elle avait accepté de le marier dès son retour au pays. La guerre lui semblait ainsi bien futile, il pensait à tous ces hommes qui gisaient à ses pieds, des pères de famille et des époux dont le récit s’achevait bien tristement dans la boue et le sang. Voilà véritablement ce qui le gardait alerte, voilà pourquoi il ne les avait pas encore rejoints dans la mort, il voulait s’en retourner à celle que chérissait son cœur…

Les batailles s’enchaînaient l’une après l’autre, toutes remportées avec plus ou moins d’aisance par l’armée plus populeuse et mieux équipée des Conquérants. La résistance ennemie était à bout de souffle et bientôt, enfin, tout ceci ne serait plus qu’un mauvais rêve. S’il avait perdu plusieurs comparses au front, il se consolait avec ce qui l’attendait chez lui. La guerre était une affaire horrible, il le comprenait un peu mieux à chaque levé de soleil, alors que de nouveaux visages agonisants s’offraient à sa vue. En toute franchise, il se demandait souvent même pourquoi il en était à planter son glaive dans la chaire de ces inconnus. C’est qu’il comprenait bien pourquoi ceux-là étaient à la guerre, désireux de reprendre leurs terres conquises, mais se demandait pourquoi tout ce sang devait être versé. Pourquoi ne pouvait-on pas arriver à un terrain d’entente et éviter de futiles carnages ? Ne se trouvait-il pas une divinité pour intervenir et épargner quelques miséreux ? À la guerre, l’éphèbe en venait à se questionner sur la pertinence des divinités, sur les pouvoirs véritables qu’ils détenaient sur le royaume des vivants.

Un jour vint où le chef de la résistance barbare n’arriva plus à supporter les malheurs que sa rébellion causait aux siens. Bien humblement, dépourvu de son harnois, de ses armes et de ses peintures de guerre qu’il s’était rendu aux forces supérieures en nombre et en armes. C’est avec un immense soulagement mais pas sans un pincement au cœur qu’Adam de Cérès constatait ce barbare se balançant au bout d’une corde, inerte. Cet être qui, il y a quelques heures encore, était un fier chef de clan, un brave guerrier nordique, n’était plus à présent qu’une dépouille froide et prête à être oubliée. S’il avait désormais coutume de côtoyer la mort lors des affrontements, il ne l’avait jamais observée sous cet angle. Celui-là n’était pas mort au combat, l’épée à la main, à tenter de sauver son peuple ou de défendre ses acquis. Celui-là s’était offert à la mort, dans l’espoir que d’autres puissent en être préservés. Un sacrifice à la mort, cette seule et immanquable entité qui semblait encore se soucier des hommes et de leur destinée. C’est au moment où son regard avait inspecté le macchabé que cette triste vérité s’était imposée à lui. Cette pensée selon laquelle il ne se trouvait plus de dieux autre que celui responsable du trépas commençait à germer en son esprit… Quelle horrible idée pensait-il, mais il ne trouvait pas les moyens de s’en dissuader. Il faut se l’avouer, les batailles successives ne lui donnaient pas lieu de penser qu’une volonté autre que l’appât du gain des Conquérants était à l’œuvre ici. C’est ainsi un peu écœuré par ce à quoi il venait de participer qu’il s’en retournerait chez lui. D’ordinaire, lorsque les Conquérants s’en retournaient victorieux, on les attendait avec des hymnes et de fastueux banquets. Il n’avait que faire de ces facéties, l’unique gain qui lui importait était de s’en retourner indemne auprès de celle qui l’attendait.

De longues  colonnes de soldats défilaient sur les routes, encadrées par leurs officiers à chevaux. Les gens se massaient le long des routes pour acclamer l’armée, arrivant tantôt avec des paniers de provision, tantôt avec de nouvelles outres de vin afin que l’on ne manque de rien durant les célébrations. Autant pour n’avoir en fait que mater des infortunés qui tentaient de grappiller çà et là quelques libertés supplémentaires, pensait pour lui-même Adam. À la suite des colonnes militaires suivaient en file quelques sauvages que l’on avait mis aux fers. Ceux-là étaient destinés aux geôles et aux travaux, certes, mais plus certainement d’otages afin de maintenir leur peuple dans la docilité. C’était un tribut qui avait fait ses preuves. Ce n’est qu’une fois parvenu à Valcoeur que les conscrits furent délivrés de tout labeur et que notre protagoniste obtint enfin l’opportunité de regagner sa famille et son foyer.

C’est enfin l’esprit libéré de tous ses tracas qu’Adam guidait son destrier vers sa patrie. Sans s’attarder à Valcoeur, sans goûter aux réjouissances de la victoire, il s’était empressé d’obtenir congé. Il y avait maintenant pas moins de quinze mois qu’il s’en était allé mener la guerre des autres. Quinze mois à rêvasser, à patienter… L’été touchait à sa fin et sur le long sentier sinueux qu’il empruntait, le cavalier voyait poindre l’automne. Les feuillages aux teintes délicieuses annonçaient l’arrivée du temps froid. Le vent inhospitalier du nord-est en était un autre signal, bien moins appréciable il va sans dire. Mais ni les rigueurs du climat à venir, ni les immondices qu’il abandonnait derrière à son passé ne sauraient le priver du bonheur qu’il convoitait.

Il y était presque, il venait tout juste de franchir le petit ruisseau qui marquait le début des terres de Cérès. C’était la fin de l’après-midi, le soleil versait sur le pays ses derniers rayons de la journée. Quelque chose clochait cependant, on aurait dû l’attendre, ses frères auraient dû s’empresser de retrouver l’aîné dès son retour. Il n’en était rien, ceux-là n’était pas plus présent que celle qu’il chérissait tant. Et il ressentit ce qu’il n’avait préalablement ressentit qu’à la guerre ; l’inquiétude, la vraie. Une inquiétude telle qu’il n’arrivait pas à la calmer de lui-même. Il se devait de se hâter de franchir le portail, de passer la porte et de vérifier. Il fit tout ceci avec empressement et tomba nez à nez avec son vieux père, qui semblait monter la garde. Le gaillard au crâne dégarni était assied au pied du grand escalier qui menait vers les chambres du manoir. Il avait la mine déconfite, une mine qu’Adam ne trouverait jamais la force d’oublier. Il ne daignait qu’à peine lever le regard vers son héritier alors qu’il eut dû en d’autres circonstances l’acclamer.


- Elle est partie la nuit passée, mon fils…


Ces quelques mots suffisaient à lui communiquer l’ampleur de la catastrophe. Il dû prendre appuis contre le cadre de la porte pour soutenir le choc. C’était comme s’il ressentait enfin ce qui avait affligé les victimes de la guerre, transpercées par le fer. Il se sentait lui-même poignardé au cœur, et si lui ne se vidait pas de son sang, il pouvait tout de même sentir la vie qui l’abandonnait. Il avait la nausée, il perdait l’équilibre. Il ne pouvait pas concevoir qu’il s’en était retourné à une vie sans cette demoiselle. Il brûlait de savoir pourquoi, de savoir comment la mort avait-elle pu la lui ôter. Les mots se coinçaient dans sa gorge et il n’arriva finalement qu’à émettre un long cri d’effroi…
Adam de Cérès
Adam de Cérès


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Date d'inscription : 22/09/2021


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MessageSujet: La mort de l'innocence La mort de la naïveté EmptyDim 3 Oct - 0:44
La Mort de l'Innocence



C’était l’été, les vergers étaient en fleurs, le soleil emplissait le ciel et berçait de ses doux rayons toute la contrée. Le temps était chaud et sec, c’était une saison et une époque pour se plaire et profiter du moment, nullement un temps qui s’adonnait au labeur. Il ne se pointait à l’horizon pas le moindre nuage, rien qui ne laisserait soupçonner que quelque chose n’allait pas. Et pourtant, un cavalier dévalait la campagne à toute allure en laissant un large panache de poussière ocre à sa suite. Il se hâtait, car le temps était compté, et qu’il était déjà depuis longtemps dû. Chaque minute de cette folie qui avait trop duré en était une qu’il voulait s’éviter. Loin de toute l’agitation de Valcoeur, la petite route qu’il empruntait progressait en zigzagant jusqu’à une lointaine colonne de fumée blanche. Ce cavalier était l’un des cadets d’Adam, Clovis de Cérès. Parmi ces derniers, il était à n’en point douter le plus têtu et le plus tempétueux, mais on disait de lui que sa grandeur d’âme n’avait d’égale que celle d’Adam ; en tout cas à une autre époque. Il se déplaçait à vive allure, car il avait réussi à savoir que son aîné se trouvait dans les parages. C’est qu’il faut vous apprendre que depuis quelques années, au vu de sa débauche reconnue et de ses mœurs dites communément discutables, le plus vieux de la fratrie avait été répudié par son paternel. Il avait ainsi dû faire une croix sur les titres et les possessions auxquelles son sang et son rang lui donnaient droit. Un tel châtiment à lui seul eut été suffisant pour en pousser plusieurs à se remettre en cause, à questionner leurs agissements et à y remédier. Cela n’avait malheureusement que peu d’emprise sur l’homme au cœur brisé. Il avait cure des richesses, des honneurs, des devoirs…

Complètement abattu, le jeune homme s’était détourné de ses obligations. Il fuyait ses responsabilités et se réfugiait dans le vin et les opioïdes. Celui qui menait autrefois une vie saine et rangée était maintenant l’habitué des vices. Son quotidien à la discipline militaire avait fait place à une vie de débauche qui plongeait véritablement le patriarche dans l’embarras. Pour toutes ces raisons justifiables, le nom de Cérès ne lui appartenait plus à proprement dit.

Finalement parvenu au bout de sa course, Clovis vint frapper à la lourde porte de bois qui gardait l’endroit. On ne lui donnait aucune réponse, et il en était un qui ne serait pas repartit sans avoir ce qu’il voulait. Il força donc la porte d’un solide coup de pied, l’ouvrant avec fracas sur une scène des plus déplorables. La pièce qui s’offrait à sa vue empestait la luxure, elle n’avait rien pour plaire à ses sens. Autant sa vue que son odorat étaient frappés par ce qu’il considérait comme ignoble. Là-bas, parmi un amas de fourrures diverses éparpillées à même le sol se trouvait celui qu’il recherchait, son fameux frère. Il était affalé à terre, entièrement nu, avec à ses côtés deux femmes que Clovis présumait être des prostitués. Voilà ce qu’il était advenu de son frère… Autour de ce trio gênant se massaient les outres et les coupes, emplies ou partiellement vidées du fruit de la vigne. Comme si cela ne suffisait pas, l’endroit était encore emboucané par ce que ses occupants y avaient inhalé. Un brouillard inquiétant avait emplit les poumons du garçon et brouillée sa vue dès lors qu’il avait passé le pas de la porte. Est-ce qu’il n’avait pas précédemment été mention des opioïdes?

Lorsqu’avait sautés les gonds de la porte, un bruit sourd avait parcouru la pièce. S’arrachant à ses rêveries, l’intoxiqué s’était éveillé en sursaut. Il avait encore la tête à ses songes et discernait mal la réalité. Ses paupières étaient lourdes, son visage était cerné, c’est sans mentionner sa gorge enflée qui le faisait souffrir. Qui osait le ramener à cette odieuse réalité ? Son attention trouva rapidement la cause de cette agitation, une silhouette se profilait dans l’entrée, baignée par les aveuglants rayons du soleil. Impossible donc de déterminer qui allait là.


- Mon frère, à quels maux t’abandonnes-tu ?

La voix qui parvenait à Adam était caverneuse, lointaine, une voix dont il avait souvenance mais qu’il ne savait pas reconnaître. Les mots lui demeuraient étrangers, son intoxication forçant le tout à ne ressembler qu’à un charabia incompréhensible. Ses activités peu reluisantes de la veille faisaient en effet planer un voile grisâtre sur sa vision. Le monde lui apparaissait embrouillé, grossier et peu invitant. De surcroît, à mesure que s’avançait vers lui la figure irritante, il en percevait les traits déformés. Cette forme menaçante s’apparentait à un serpent qui glissait vers lui comme sur sa proie. La chose ne cessait de gesticuler vivement et s’approchait avec une rapidité dangereuse. Après tout il ne se trouvait rien d’autre que des malfamés et des scélérats à des lieux à la ronde. Ce n’eut été que logique d’y être alors confronté.  Ce devait être là le trépas, qui venait le réunir à sa promise. Il s’y serait allègrement abandonné, laissant en ce monde ses misères et ses peines. Mais sa condition lui permis tout de même une ultime considération de la réalité, à savoir que deux jeunes femmes gisaient nues et sans défenses à ses pieds, offertes toutes autant que lui à la mort qui s’en venait les prendre. La mort pourrait attendre un autre jour, il n’allait pas se permettre de les abandonner, elles aussi, malgré leur peu de vertu. Sans plus réfléchir, et surtout sans plus laisser venir l’être qui s’élançait vers lui, il se pencha et empoigna sa longue épée qu’il tira hors du fourreau en portant une large frappe du tranchant de cette dernière. La lame effilée vint découper finement l’abdomen de sa cible, provoquant dans un premier temps un important saignement. Puis ce furent les tripes de son frère qui glissèrent hors de sa personne par l’importante ouverture. Et ce ne fût qu’enfin, alors qu’il émettait un hurlement guttural, qu’il fût reconnu.

- Clovis !

Il était trop tard, il ne le savait que trop bien. Il avait fait la guerre, c’était le genre de blessure qu’il y avait vu. Tout tremblant, il s’efforçait de remettre les boyaux dans la pense tu meurtris. Bien sûr qu’il était conscient de la bêtise de son geste, mais il ne pouvait s’empêcher d’essayer de faire en sorte que rien de tout cela ne se soit produit. Et évidemment le tout en vain, puisque le flot constant de sang inondait sa personne, puisque le teint de son frère virait au gris, puisque la chaleur quittait le corps à vive allure. Seules des paroles inaudibles, même à des esprits moins altérés, parvinrent à franchir les lèvres de Clovis. Il était désormais entre les bras de son assassin, qui le considérait en sanglotant. Adam ne pouvait se résoudre à croire ce qu’il avait causé. Il ne saurait jamais se le pardonner, mais pire encore, il ne saurait jamais même se l’admettre…

C’est en déposant la dépouille avec précaution sur le plancher de bois qu’il remarqua quelque chose. Du coin de l’œil, il avait remarqué que les deux jeunes femmes étaient dorénavant bien éveillées. Elles prenaient toute la mesure de ce qu’il venait de se produire avec effarement. Il dirigea vers elles sa figure hébétée, questionnant leurs regards à savoir ce qui devait être fait.


- Vous l’avez tué ? Vous avez tué votre frère ?


Ce questionnement allait le hanter pour le reste de ses jours. Des larmes roulaient sur ses joues alors que sa poigne venait se raffermir sur le pommeau de sa flamberge. Parce qu’il ne pourrait pas supporter un monde dans lequel il avait tué son frère, il ne saurait survivre à un monde où cette catastrophe était reconnue. Il éleva bien haut son arme et vint l’abattre avec ferveur sur la femme la plus près, l’atteignant entre la gorge et l’épaule et s’enfonçant brutalement jusqu’à la cage thoracique. Un coup duquel aucune ne saurait se remettre, mais à la fois un coup qui ne laisserait pas place à la souffrance. Dans un soupire, la pauvre s’effondrait, laissée pour morte. Même s’il n’avait pas une seconde à dédier à ce que provoquait chez lui son geste abject, il se sentait obligé de s’y arrêter. Il avait agi par instinct, parce que c’était ce que sa survie lui imposait.  Mais peut-être préférerait-il recevoir tout l’odieux de ses actes, plutôt que de persister dans ceux-là. C’est de cet instant précis, où le doute s’était insinué dans l’esprit de l’agresseur, dont profita l’autre entremetteuse. En toute hâte, elle s’était procuré l’autre arme d’Adam, le poignard qui pendait à ses cuissardes étendues à même le sol. Sans plus attendre, elle affligeait l’homme de plusieurs frappes successives à travers sa peau dénudée.

C’est parce qu’il avait fait la guerre qu’il détenait les réflexes nécessaires à sa continuation. Il se saisit avec empressement du poignet qui s’agitait afin de le briser, et d’en dégager l’arme utilisée. Puis, même si douloureusement meurtri, il empoigna la jeune femme à la gorge avec une ferveur renouvelée par sa douleur et sa colère. En l’étranglant, il l’élevait au-dessus des fourrures afin qu’elle ne repose plus sur la terre ferme.  Les longs cheveux d’ébène de la prostituée tombaient dans la figure d’Adam. Ses yeux, d’un bleu azuré qui rappelaient la mer, imploraient la pitié de l’assaillant. Rien n’y faisait…


[...]


Ce ne fût que le lendemain que l’on découvrit ce qu’il s’était produit. Deux autres frères du nom de Cérès trouvèrent le logis où l’effroyable s’était produit. Affalé contre le mur, l’aîné reposait ensanglanté avec la respiration haletante. Bien qu’en proie à la léthargie, il avait veillé avec insistance à demeurer conscient jusqu’à ce que l’on le retrouve. Son torse portait les marques des assauts à la dague qu’il avait subie. Il avait le teint blafard qui accompagne souvent les condamnés. L’épée qu’il avait employée demeurait profondément imbriquée dans la chaire de sa première victime. Quant à la seconde, il semblait qu’on lui avait fracassé le crâne contre le mur jusqu’à ce qu’elle y laisse la vie. Son cervelet et son sang entachaient le mur de brique sur lequel on lui avait lâchement ôté la vie. Épouvantés à la vue de tout ceci, les deux frères interrogèrent Adam du regard et celui-ci consacra ses dernières forces à leur délivrer ce message :

- J’ai vengé notre frère…


Entièrement vidé, il s’abandonna finalement à ce qu’il pensait être la mort.
Adam de Cérès
Adam de Cérès


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