 Sujet: Vent du Nord Lun 27 Sep - 5:42 | |
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Le Renoncement, ou Soren Strauss en quelques lignes
Héritage et allégeance La Maison Strauss, vassale de la Maison Hermett, avait été mandatée de défaire une maigre cohorte d'Hommes du Levant qui avait monté campement au Nord de Sarsbois et dont l'embarcation mouillait sur les rives du royaume oriental depuis suffisamment longtemps pour en agacer le Seigneur et maitre. Du haut d'une falaise, le cadet de la fratrie héritière de Stokbarne menait ses nièces et neveux vers le dénouement d'une mission somme toute triviale pour des hommes de Piedmont; les avancées des ruffians du Levant étaient monnaie courante et se voulaient d'intéressantes opportunités pour les plus jeunes Strauss en quête de faits d'armes. L'homme accomplit, qui demeurait sensiblement séduisant bien qu'il eut troqué la flavescence de sa chevelure contre le gris annonciateur d'un quarantième hiver, éleva la voix ; « ... en ce lieu de colère et de pleurs, se profile l'ombre de la mort; dans ces cruelles circonstances, je n'ai gémi ni pleuré; meurtri par cette existence, je suis debout bien que blessé; car comment un homme peut-il mieux mourir, qu'en affrontant un destin contraire; pour les cendres de ses aieuls, et les temples de ses dieux. », sitôt eut-il terminé de réciter cette fameuse prière qu'il referma délicatement son petit bréviaire ceinturé d'un bandeau cramoisie, dont l'entre nerf était aussi usé par l'épreuve de trop nombreuses campagnes que le visage de son lecteur, avant de le glisser dans l'une des quelques sacoches qui ornementaient la selle de sa jument à la robe noir zain.
Par respect - ou dans l'idée de s'éviter une énième admonestation - les quelques héritiers de Sepp et Sigmund avaient eu la bonne grâce d'attendre que l'oncle eut finit de psalmodier avant de mener la charge. Il se retourna vers ses neveux, cherchant peut-être à s'inspirer de leur impatience et de leur hardiesse, mais rien n'y fit. Il ne se joindrait pas à cette mêlée, gagnée d'avance, qu'il aurait dû superviser pour en rapporter les hauts-faits à son frère Sigmund qui - si tant bien Stokbarne le Vigoureux portait encore bien son nom - faisait office de Chef de famille depuis quelques printemps déjà. À défaut de mieux, il soupira un nuage de vapeur, avant-garde de l'hiver imminent, laissant plutôt son attention naviguer entre les bosquets environnants. La vision d'un élaphe lui fit plisser les yeux, lui remémorant le vif souvenir de ce jour d'automne, des années auparavant, où il s'était opposé à la décision de la famille qui souhaitait le marier à la seconde héritière d'une quelque famille de Sourcefer; un mariage sans valeur, symbolique, tout au mieux. Son père ne le lui pardonnerait jamais, et Soren sombrerait dans le mutisme qui lui vaudrait son désormais célèbre sobriquet; Vent du Nord, car à Sarsbois, le vent venait des montagnes occidentales pour mieux se perdre sur les mers du Levant, sans jamais se retourner ou venir du septentrion.
Au gré des années, devenu aigre et austère, intransigeant et fier, on dira finalement que c'est par orgueil qu'il aura renoncé à l'idée d'une descendance au profit d'une vie dont la cadence est donnée par le choc des aciers. Stratège de peu de mots, c'est dans le secret qu'il prodiguera à son frère les rares - mais pertinents - conseils qui en font à ce jour un élément essentiel aux campagnes de la Maison guerrière et à l'entraînement de sa nouvelle génération.
L'héritage de sa fratrie allait se mesurer en or et en pouvoir; le sien, en services et en faits d'armes.
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| Maelan Ardyn
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